La quête d’une dernière demeure pour le général Bigeard aura, jusqu’au bout, été compliquée. Logique sans doute après une vie de fracas, de gloire et d’ombre(s)… La question n’est plus aujourd’hui de décider du point de chute, mais de savoir si la République doit applaudir à l’atterrissage prévu le 20 novembre prochain au mémorial des guerres d’Indochine à Fréjus. En d’autres termes : faut-il s’en tenir à la mémoire de l’officier que fut Marcel Bigeard en Indo et oblitérer son rôle en Algérie, singulièrement celui joué durant la bataille d’Alger ? « Sans doute » estiment ceux qui veulent faire taire la polémique à coup de cinglants rappels à l’ordre sur la difficulté d’agir en temps de guerre, la facilité de j uger a posteriori. Soit. Encore faut-il se souvenir aussi que, confrontés aux mêmes difficultés, certains ont choisi d’agir différemment : à Alger, en 1957, le général Pâris de Bollardière, pour ne citer que lui, a jugé préférable de dénoncer la torture plutôt que de la cautionner. Cela lui valut 60 jours de forteresse et des affectations de second plan jusqu’en avril 1961, date de sa démission. Mais pas le moindre hommage de la République…