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28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 08:00
Pour le transfert des cendres de Genevoix au Panthéon, nous avons bon espoir pour 2018. » Bernard Maris, pieds dans la boue sur le tournage en cours de Ceux de 14 à Thierville-sur-Meuse, est optimiste. Sans le dire, le président de l’association Je me souviens de ceux de 14, époux de Sylvie Genevoix, fille de l’écrivain, décédée en septembre dernier, compte sur l’impact de cette adaptation en six épisodes de 52 minutes confiée à Olivier Schatzky pour faire redécouvrir un aspect peut-être méconnu de l’œuvre de l’auteur de Raboliot.
Avril 1915 : ça tombe dru du côté des Éparges. Le sous-lieutenant Maurice Genevoix, à la tête de sa section du 106e d’infanterie est au cœur de la mêlée. Au côté de ces soldats qu’il aime, qu’il regarde vivre et mourir depuis des mois, qu’il s’en veut parfois de ne pas comprendre assez, le jeune homme – il a 24 alors ans – fait l’expérience de l’indicible.
Des moments indescriptibles qu’il restituera pourtant avec une infinie justesse. Au point de s’attirer tout à la fois les foudres de la censure, un important succès public et l’hommage de Jean Norton Cru. Et ce dernier savait de quoi il parlait pour avoir lui-même passé plus de deux ans au feu et examiné à la loupe quelque 300 récits de soldats dans un monumental travail critique Témoins (réédité aux PUN en 1993). D’emblée, Norton Cru avait distingué dans l’auteur de Sous Verdun, Nuits de Guerre, Au seuil des guitounes, La Boue et Les Éparges, récits regroupés en un volume unique sous le titre Ceux de 14 en 1949, l’un des témoins majeurs de la Grande Guerre.
À hauteur d’homme
Dans la peau du conseiller littéraire, Bernard Maris est loin de l’économie politique qu’il enseigne ou du travail de plume d’Oncle Bernard dans Charlie Hebdo. Mais il y est peut-être plus à l’aise encore. Selon lui, la force de Maurice Genevoix est d’avoir su décrire le conflit à hauteur d’homme : « Sa vocation littéraire est née ici, dans la mouise. Il a vécu le plus dur, de septembre 1914 au 25 avril 1915 quand il est blessé de trois balles. Pendant tout ce temps, il a observé ces soldats si souvent décrits par ailleurs de manière tellement uniforme, résumés à un collectif au sein duquel chacun se serait fondu. Pour Genevoix, la forme de la moustache de celui-ci, les petites habitudes de celui-là étaient essentielles. Il n’a jamais cessé, au plus fort de l’horreur, de voir les hommes en eux. Et c’est parce qu’il a gardé tout cela en mémoire qu’il a livré une telle œuvre. »
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