Quelle est la différence entre un pigeon ?

 Interrogation essentielle, s’il en est, c’est au philosophe motocycliste Michel Colucci (1944-1986) que revient le mérite d’avoir, le premier, formalisé son énoncé dans l’un de ses textes théoriques les plus fameux, intitulé Qui perd, perd.. (1978). Extrait : - « Monsieur Grimpoire, vous allez jouer avec nous au "Qui perd, perd.. "»; - « Oui. » ; - « Monsieur Grimpoire, vous connaissez la règle du jeu. Quatre questions : 10 000 francs, 1 000 francs, 100 francs, rien du tout ! » ; - « Oui. » ; - « Alors attention, monsieur… Première question. Vous êtes prêt ? Quelle est la différence entre un pigeon ?… Un pigeon… C’est facile ! » ; - « Euh… » ; - « Top chronomètre ! Eh bien, monsieur ? Alors, vous dormiez ? » ; - « Non. » ; - « C’était pourtant facile ! »

A l’évidence, monsieur Grimpoire ne dormait pas : il a simplement failli — c’est humain — à dépasser dans l’instant la difficulté d'une question dont l’ampleur et la formulation inextricable avaient avant lui laissé sans voix quelques-uns des esprits les plus agiles du siècle. Du moins du XXe siècle puisque le suivant y a, quant à lui, apporté un éclairage décisif. Les récents résultats des travaux menés par l’équipe pluridisciplinaire "Ethologie, phénoménologie et pasta asciutta" (université Paris 19) sont en effet formels : il n’y en a aucune. Il a les pattes de la même longueur, surtout la gauche. Pour autant, ce débat immense est loin d'être circonvenu… J'attends vos contributions.